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VI - Le messianisme biblique à l'assaut de la Palestine
A l'heure où les peuples du bassin sud de la Méditerranée tentent de reprendre en main leur destin, après un interminable tunnel de soumission à des potentats inamovibles ou à des tyrans, eux-mêmes simples laquais d'un empire dont la politique extérieure se trouve, à son tour, davantage ligotée par les desiderata d'un lobby que le Gulliver de Swift par les Lilliputiens, il m'a semblé important de revenir sur l'origine du bouleversement anthropologique et géopolitique que provoqua , après la déclaration d'indépendance du 14 mai 1948, le déferlement d'immigrés en provenance de toutes les régions du monde en vue de coloniser une terre arabe et d'en expulser la population. J'ai voulu montrer comment la fiction biblique accompagnée du rappel constant des massacres de juifs opérés en Europe durant la seconde guerre mondiale furent alors utilisés comme des armes de destruction massive contre une population et une terre totalement étrangères à cette tragédie, et cela avec une ténacité et une violence qui ne pouvaient manquer de rappeler les malheurs dont les nouveaux bourreaux avaient été les victimes durant les années de guerre.
* - 1 - David Ben Gourion, le nouveau Josué - 2 - Le mécanisme de l'auto-persuasion - 3 - Un village Potemkine de la démocratie - 4 - L'envers d'un décor "démocratique" en carton peint - 5 - La maladie psychique du judéo-sionisme contemporain - 6 - Briser le miroir des mythes
1 - David Ben Gourion, le nouveau Josué
En tout idéologue politique habité par son rêve un Moloch sommeille. Héliogabale, l'empereur romain fou, s'amusait à tuer des enfants pour le plaisir de faire souffrir leurs parents. En effet, rapporte l'auteur anonyme de l'Histoire Auguste, "Heliogabale fit aussi des sacrifices humains en choisissant dans toute l'Italie des enfants nobles et beaux, et ayant à la fois père et mère, sans doute pour que le désespoir, venant des deux parents fût plus intense." (VII,I)
M. Ben Gourion, de son côté, avoue candidement qu'il aurait sacrifié sans hésiter la moitié des enfants juifs allemands qu'il aurait pu sauver, sur l'autel de la démographie sioniste et du "calcul historique du peuple d'Israël":
"Si je savais qu'il était possible de sauver tous les enfants d'Allemagne en les emmenant en Angleterre, et seulement la moitié en les transférant sur la terre d'Israel, je choisirais la dernière solution parce que, devant nous, il n'y a pas que le nombre de ces enfants mais le calcul historique du peuple d'Israel." Ben-Gourion (Cité pages 855-56 du Shabtai Teveth de Ben-Gurion dans une version légèrement différente).
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Il suffit donc de gratter un peu la pellicule de la "belle âme" messianique pour qu'un Héliogabale surgisse à l'improviste, au détour d'une confidence et sous le masque d'un idéologue religieux. Comme l'écrivait Victor Hugo: «Le monstre, que l’on croit l’exception, est la règle. Allez au fond de l’histoire: Néron est un pluriel". L'ouvrage de Shlomo Sand sur L'invention du peuple juif révèle à quel point David Ben Gourion était habité par le mythe biblique et à quel point "le rêve poursuivi de génération en génération", celui de la "rédemption d'Israël" remplissait son cerveau, guidait sa vie et son action politique - pour reprendre les termes mêmes de la déclaration d'indépendance qu'il avait rédigée, lue à la radio et datée du 5 iyar 5708 .
Il se vivait comme un nouveau Josué qui renouvelait l'offrande de son histoire et de sa terre à son peuple. Il présidait d'ailleurs dans son propre appartement un cercle d'études bibliques qui regroupait des professeurs d'études bibliques, des commentateurs, des rabbins, des hommes politiques, dont le futur président de la République et ce n'est pas par hasard si c'était le Livre de Josué qui avait les faveurs des commentaires des participants.
Tel le Josué mythique des écrits bibliques, qui était censé ouvrir la terre promise à un peuple hébreu parvenu au terme d'un voyage imaginaire dans le désert, au cours duquel un Moïse inventé l'aurait promené durant quarante ans, David Ben Gourion prenait officiellement possession du "pays de lait et de miel" offert par son Dieu personnel, après que les Moïse du sionisme mondial eurent fait errer le "peuple élu"à travers les déserts de la politique mondiale durant deux millénaires, avant de décider de lui faire opérer un demi tour en bon ordre à la fin du XIXe siècle et de le ramener au bercail. Le nouveau Josué réceptionnait alors ses ouailles aux portes de la félicité et d'une "terre promise", officiellement offerte par des instances internationales qui n'en étaient nullement propriétaires. Toujours est-il que les immigrants qui pouvaient prouver leur judéité ont pu jouir, pour la seconde fois dans leur histoire en pointillés, du privilège de s'installer dans un territoire dans lequel existaient déjà, comme dans le récit biblique, de "grandes et belles villes qu'ils n'avaient pas bâties", des "maisons pleines de toutes sortes de biens qu'ils n'avaient pas remplies" ainsi que des "citernes creusées qu'ils n'avaient pas creusées" (Dt 6,10, trad. Osty).
"Nous lançons un appel au peuple juif de par le monde à se rallier à nous dans la tâche d'immigration et de mise en valeur, et à nous assister dans le grand combat que nous livrons pour réaliser le rêve poursuivi de génération en génération: la rédemption d'Israël", clama le nouveau prophète sur l'agora hertzienne. Il était parfaitement conscient de son rôle messianique et combien il était indispensable d'utiliser les mythes bibliques afin d'imposer la légitimation du nouvel Etat dont il voyait clairement la fragilité juridique. Il était également conscient de la manière dont lui-même et tous les dirigeants qui l'avaient précédé avaient tordu le sens de la lettre privée de Lord Balfour pour la métamorphoser en une Déclarationofficielle. Le 12 juillet 1937, soit dix ans avant la "Déclaration d'indépendance", il notait dans son Journal intime:
"Le transfert forcé des Arabes des vallées de l'Etat Juif est prévu.... Nous devons coller à cette conclusion de la même manière que nous nous sommes saisis de la Déclaration de Balfour, encore plus que ça, de la même manière que nous nous sommes saisis du Sionisme lui-même." (Ben-Gourion, Zichronot [Mémoires], Vol. 4, p. 299)
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Pour les dirigeants sionistes, il était donc indispensable de bétonner idéologiquement le double mythe sioniste, celui d'un acte de propriété fourni par la Bible sur la terre de Palestine et celui du retour d'un exil involontaire. Pour ce faire, il convenait de marteler que les juifs auraient été "chassés" de leur terre et empêchés de s'y établir durant deux mille ans. Il convenait d'imposer l'évidence de la légitimité de leur "retour" dès que les circonstances l'avaient permis.
Ainsi, l'installation des colons était présentée comme une simple continuation de l'histoire biblique, après une insignifiante parenthèse de deux millénaires durant laquelle rien n'était censé s'etre passé dans ce petit coin du globe terrestre, puisque le judaïsme en avait été absent. Il suffisait donc au nouveau guide politico-religieux de son peuple de mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur et modèle, le fameux Josué, chef de guerre mythique du récit biblique, que le non moins mythique Moïse avait chargé de prendre possession du territoire que le dieu personnel de cette tribu lui aurait spécialement offert .
Mais on ne peut manquer de remarquer que, dans le récit mythique du Deutéronome, les scribes avaient fait de Jahvé le portrait d'un Dieu dont la partialité pour son peuple allait de pair avec une indifférence totale pour les autres peuples, et notamment pour les populations industrieuses qui avaient construit les fameuses "belles et grandes villes" et les confortables "maisons pleines de toutes sortes de biens" dans lesquelles les Hébreux s'étaient installés.
Et c'est ainsi que le récit originel de la Thora, le Deutéronome, rédigé du temps du roi Josias, rapporte involontairement le souvenir de la première conquête territoriale, accompagnée de la première purification ethnique à laquelle se sont livrées les tribus hébreu en voie de sédentarisation. Attribuer cet épisode à des injections directes du dieu est un procédé théologique classique qui permet de dédouaner les conquérants et de sacraliser la conquête: "Lorsque Jahvé, ton dieu, t'aura amené dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession et qu'il aura délogé devant toi de nombreuses nations (…) alors, Jahvé ton dieu les aura livrées à ta merci et que tu les livreras à l'anathème (à la destruction) . Tu ne concluras pas d'alliance avec elles, tu n'en auras point pitié ! " (Dt 7, 1-2) On voit dans cet épisode du récit biblique comment a fonctionné le mécanisme de l'auto-innocentement d'une tribu guerrière et prédatrice, mais habile à transformer en cadeau du dieu le fruit de sa conquête et surtout dotée de conteurs talentueux qui surent inventer un style littéraire si original qu'il a pu traverser les siècles. En ce temps-là, la victoire de la tribu était la victoire du dieu et sa défaite, celle du dieu. C'est ainsi que la défaite de Megiddo et la mort du roi Josias ont failli signer la mort de Jahvé.
L'histoire se répète. Comme dans les temps bibliques et derrière la bannière du dieu Jahvé, des hordes armées jusqu'aux dents ont déferlé sur la Palestine. Au nom de promesses rédigées par des prêtres au VIIIème siècle avant notre ère et complétées au Vème siècle avant notre ère par des notables emmenés à Babylone par le roi Assyrien Nabuchodonosor, des groupes de fanatiques se réclamant de ce dieu et originaires des quatre coins du monde, délogent les Palestiniens des "belles et grandes villes" que ces derniers ont bâties. Par la terreur et les assassinats, ils les expulsent et, pour la deuxième fois, s'intallent dans leurs maisons "pleines de toutes sortes de biens qu'ils n'avaient pas remplies" et crient à tue-tête qu'ils sont légitimement revenus "chez eux".
Vue aérienne de Lydda, ville arabe de 19 356 habitants musulmans et chrétiens. Tous les habitants de Lydda ont été chassés de leurs maisons, de leurs commerces, de leurs terres et les immigrants juifs se sont emparés de tous leurs biens.
2 - Le mécanisme de l'autopersuasion La Bible devenait donc le pilier fondateur de l'identité nationale, un "point de départ ethnique", destiné à unifier des "communautés religieuses variées, dispersées dans le monde entier" et surtout, elle constituait la source de "l'autopersuasion quant au droit de propriété sur la terre". (Sand, p. 217) L'intériorisation de l'histoire mythique - c'est-à-dire l'impossibilité de séparer le rêve de la réalité - est en effet un des symptômes les plus caractéristiques de cette communauté. L'imaginaire devient si bien consubstantiel au réel qu'il finit par créer un état que les psychiatres connaissent sous le nom de "fabrication de faux souvenirs". Il s'agit du premier stade du mécanisme d'autopersuasion du bien-fondé de son action, qui permet de créer une réalité imaginaire et de développer un sentiment de victimisation lorsque le sujet, ou l'ensemble du groupe, constatent que le reste du monde n'adhère pas au rêve collectif et aux moyens utilisés afin que la fiction devienne la réalité. C'est donc sur un appel vibrant aux juifs du monde entier de rejoindre les premiers colons installés en Palestine afin de "réaliser le rêve poursuivi de génération en génération" que se termine la lyrique déclaration d'indépendance de M. Ben Gourion. A partir de ce jour, la fiction s'installait officiellement dans les têtes en lieu et place de la réalité historique. La colonisation pouvait prendre son essor en toute bonne conscience. Cet objectif fut aisé à imposer en Israël même, mais le reste du monde ne l'entendait pas de cette oreille. Depuis 1947, le personnage historique qu'est l'Israël imaginaire, bien calé dans les têtes des juifs de l'intérieur de leur enclos et dans celles des juifs de la diaspora, est donc en guerre ouverte avec la réalité de l'histoire du monde et avec les principes universels de la démocratie. Mais, sûr de lui, le nouvel Etat affirme à qui veut l'entendre qu'il n'obéit qu'à son propre mythe et que rien ne le détournera de son objectif. Avant de se manifester sur le terrain, la véritable guerre se déroule dans les cervelles. Le rêve né d'une fiction devenue religion se trouve aujourd'hui face à face avec la réalité de l'histoire du monde.
" La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique. Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s'efforcer de mener à bien : celle du Nil à l'Euphrate." (Ben Gourion) " Nous déclarons ouvertement que les arabes n'ont aucun droit de s'établir sur ne serait-ce un seul centimètre du Grand Israël … La force est l'unique chose qu'ils comprennent. Nous devons utiliser la force absolue jusqu'à ce que les palestiniens viennent ramper devant nous ". Raphael Eitan, chef d'Etat-major des forces de la défense israéliennes. Gad Becker, Yediot Aharonot, 13 avril 1983, New York Times, le 14 avril 1983.
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Le mythe biblique est, certes, le pilier fondateur de l'imaginaire sioniste; mais aux motivations propres à une idéologie messianique devenue ouvertement colonisatrice au début du XXe siècle, s'est ajouté, à partir de 1947, le rappel constant du traumatisme psychique collectif suscité par les tourments dont les juifs européens avaient été victimes durant la deuxième guerre mondiale. Plus encore que les survivants des camps, les immigrants venus de régions épargnées par les ravages de l'antisémisme d'avant-guerre ont intégré dans leur imaginaire collectif une souffrance qui leur semblait d'autant plus terrifiante qu'elle s'était incrustée dans leur psychisme sans être passée par leur corps. C'est ainsi qu'est né le slogan "plus jamais ça" qui sert de justification à une politique fondée sur la force la plus brutale. Se poser en victime institutionnelle est un statut confortable. Il suscite, en général, des sentiments de compréhension et d'indulgence. De plus, il inhibe les critiques des esprits qui trouveraient à redire à la manière dont la victime s'est transformée en bourreau. "Les pauvres, ils ont tellement souffert, on ne peut pas leur en vouloir!" L'ancienne victime continue donc de jouir avec une habile délectation et avec une impudence tranquille d'une indulgence politique dont ne bénéficie aucun autre Etat face à des exactions et même à des crimes qui soulèveraient l'indignation s'ils étaient le fait d'un autre Etat, et cela tout en masquant habilement la réalité historique, à savoir que le projet sioniste et sa mise en pratique sont antérieurs d'un demi-siècle au nazisme. C'est pourquoi ses dirigeants travaillent activement et avec un talent remarquable, à maintenir en permance chez les anciens bourreaux européens un vif sentiment de culpabilité à leur égard, financièrement très lucratif. Ils veillent donc scrupuleusement à ce que l'étiage du remords se maintienne à un niveau élevé. Mais comme l'Israël d'aujourd'hui ne respecte que la force, il est déchiré, car il méprise inconsciemment le souvenir du juif d'hier, faible et vaincu - le ça du "plus jamais ça". De plus, il déteste officiellement, mais admire intérieurement la nation qui a parqué ses co-religionnaires dans des camps et les a souvent traités comme des animaux. Il est humilié par ce souvenir, mais l'utilise politiquement avec un talent inégalé, tout en professionnalisant la puissance militaire qui sert de tremplin à sa résiliance et lui permet de se hisser au rang de son ancien bourreau. Aussi le petit Etat d'Israël est-il aujourd'hui l'un des principaux exportateurs mondiaux d'armements les plus sophistiqués et les plus meurtriers, et cela surtout depuis qu'il a capturé au lasso l'empire américain et qu'une miraculeuse pluie de dollars arrose en permanence la Judée et s'ajoute aux cadeaux obligatoires de l'Allemagne. Cadeau "pacifique" de l'Allemagne à Israël : un sous marin à charge nucléaire [1] Quand le trio composé du ministre des affaires étrangères Lieberman, du Président Perès et du Premier Ministre Netanyahou se presse à la queue leu leu dans les capitales européennes afin de demander aux gouvernements - et notamment à l'Allemagne, sur laquelle il pense pouvoir exercer la pression la plus efficace - d'interdire le convoi naval humanitaire prévu pour le mois de juin 2011, en direction de l'enclave assiégée de Gaza, c'est l'étage de la culpabilité européenne que les trois compères activent en choeur. Israël endosse alors l'habit de la victime qui appelle les anciens bourreaux des juifs européens à manifester à son égard, pour la millième fois au moins, une solidarité expiatoire. Mais lorsque le Sénat américain adopte à l'unanimité une résolution demandant à l'ONU d'annuler le rapport Goldstone qui accuse Israël de crimes de guerre et appelle le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, à "faire tout ce qui est en son pouvoir pour réparer les torts" causés à un Israël, "injustement" critiqué lors de son agression de décembre 2008 contre le camp hermétiquement bouclé de Gaza, on comprend que le Goliath aux muscles en acier trempé a serré, par l'intermédiaire de son prolongement américain, l'AIPAC, le garrot financier qui étrangle les sénateurs et qu'il a fait peser une fois de plus sa lourde main sur la politique de l'empire. Cette fois, pas de gémissements, mais une menace sur sa réélection rend le personnel politique américain d'une docilité d'agnelet. Le slogan "plus jamais ça" se réfère donc à un "ça" ambigu en ce qu'il semble rappeler avec mépris le statut ancien de victime, tout en claironnant une arrogance assumée faite d'un mélange de bonne conscience d'origine biblique, de hargne talmudique à l'encontre des goys, de gémissements victimaires toujours politiquement rentables, d'un culte de la force la plus brutale et d'une jubilation orgueilleuse d'être enfin devenu redoutable. C'est ainsi qu'aujourd'hui les Palestiniens servent à la fois de cobayes de l'armement fabuleux dont s'est doté le nouvel Etat et dont il expérimente à grande échelle les manifestations léthales et les effets psychologiques de ses nouveautés sur les civils palestiniens et notamment sur la population captive de Gaza, piégée comme des rats; et en même temps, sur un plan psychique plus profondément enfoui, les Palestiniens sont devenus le punching ball de la reconquête d'une estime de soi des Israéliens, fondée sur la force. Voilà ces derniers enfin devenus aussi brutaux, aussi insensibles, aussi violents, aussi cruels et plus sadiques encore s'il se peut, que les anciens bourreaux des juifs européens. [2]
"Plus jamais ça" dira un jour cette courageuse fillette palestinienne, raflée par deux Rambo de Tsahal En tuant des civils palestiniens aussi désarmés qu'il l'était lui-même face au kapo qui raflait les familles juives apeurées, le Rambo Israélien d'aujourd'hui armé jusqu'aux dents et habillé comme un martien, tue dans le civil palestinien qu'il tient au bout de son fusil, ou dans le prisonnier sans défense enfermé dans ses geôles, le juif humilié et passif d'hier, dont il a honte et qu'il cherche à effacer de sa mémoire. "Plus jamais çà" dira un jour ce jeune Palestinien - s'il survit - narguant un assassin potentiel C'est que l'Israël né en 1947 et dont la bouche déborde de "plus jamais ça" n'est pas un Etat normal qui possèderait une armée destinée à le défendre, mais une armée équipée pour la conquête du territoire qu'il s'imagine lui avoir été offert par sa divinité. Cette armée est dotée d'un appendice civil qui lui sert de paravent officiel et de trompe-l'oeil "démocratique". Dans le schéma messianico-colonial sioniste, les Palestiniens en tant que peuple, et même en tant que simples humains, n'ont pas la moinde petite place. Nada, niente, rien, zéro, voilà ce que représente la population autochtone pour les conquérants sionistes. Elle n'existe ni comme réalité humaine, ni comme comme force politique. C'est à la fois une abstraction statistique dérangeante qui empêche le projet messianique d'être mené à son terme et un énorme boulet de plus en plus lourd à traîner. Les sionistes ont tout essayé et ne savent toujours pas comment s'en débarrasser. C'est pourquoi les accords d'Oslo, de camp David ou d'ailleurs n'ont été qu'une répétition ad nauseam de la même scène d'opéra dans laquelle les acteurs chantent à tue-tête: "Avançons, avançons!" tout en ne bougeant pas d'un centimètre. Il s'agissait, pour les dirigeants sionistes, de créer l'illusion qu'ils "négociaient" sincèrement mais - quel horrible malheur! - ils "n'avaient pas de partenaire pour la paix". En même temps, ces petits intermèdes à grand spectacle occupaient la presse internationale, bétonnaient l'emprise de l'AIPAC sur la politique étrangère américaine et laissaient aux colons le temps nécessaire de mettre la main sur les terres palestiniennes. "Si tu ne connais ni ton ennemi ni toi-même tu perdras toutes les batailles", disait déjà au VIe siècle avant notre ère le génial général chinois Sun Tzu. C'est ainsi que des dirigeants palestiniens politiquement et moralement défaillants ont couru de défaite en défaite. Ils ont fini par choir dans la collaboration avec les occupants et se glorifient aujourd'hui d'interdire la résistance. On les a vus tenter de donner le change et galoper autour de la planète afin de récolter quelques chèques et la "reconnaissance" d'un "Etat Palestinien" réduit à des confettis bouclés par des centaines de checkpoints dont la construction est visiblement inspirée par les couloirs qui conduisent les bestiaux à l'abattoir.
Un checkpoint de la "seule démocratie du Moyen Orient". M. Barack Obama vient, comme prévu, d'opposer d'avance son veto à ce projet, si minimaliste qu'il soit, et a incité "les parties"à "reprendre les négociations directes" , appliquant ainsi la bonne vieille recette du pâté d'alouette recyclée dans la politique dont on sait que le mets est composé de deux moitiés: un cheval, une alouette. D'un côté de la table de négociations trônerait le percheron israélien, accompagné par les poids lourds financiers de l'AIPAC, maîtres des élections américaines, et de l'autre, essaierait de tenir debout sur des pattes tremblottantes l'alouette aux trois-quarts déplumée des collaborateurs palestiniens vivant de la mendicité internationale dans des banthoustans cernés par des colons lourdement armés. C'est ce que M. Obama appelle des "négociations équitables entre les parties". [3] La réconciliation annoncée entre le Hamas et le Fatah et le changement de la politique étrangère de l'Egypte semblent faire souffler une brise d'espoir, mais bien ténue, puisque le Fatah n'a pas renoncé, pour l'instant, à la "coordination sécuritaire" de sa police avec celle de l'occupant - pour parler clairement, cela signifie que la collaboration se poursuit. Combien de temps le Fatah résistera-t-il aux pressions conjuguées d'Israël et des Etats-Unis en vue de faire échouer la réconciliation? En ce moment, les deux comparses menacent en choeur de priver l'Autorité palestinienne de toutes ses ressources. 3 - Un village Potemkine de la démocratie Le 5 iyar 5708, la théocratie sioniste prenait hardiment possession de son espace physique et mental, son vieux grimoire historico-théologique dans une main, un poignard dans l'autre et le masque de la démocratie sur le visage. En habiles hommes politiques, les dirigeants du nouvel Etat avaient compris qu'il était judicieux de donner quelques gages à l'idéologie démocratique en vigueur hors de la bulle mentale dans laquelle ils s'étaient enfermés. Ils se proclamèrent donc les protecteurs d'une citoyenneté à fondement "universaliste": "L'État d'Israël sera ouvert à l'immigration juive […] Il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix prônés par les prophètes d'Israël; il assurera à tous ses habitants une totale égalité des droits sociaux et politiques sans distinction de religion, de race ou de sexe; il garantira la liberté de culte, de conscience, de langue, d'éducation et de culture. […] Nous tendons notre main en signe de paix et de bon voisinage à tous les États qui nous entourent et à leurs peuples, et nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous." La "nation juive indépendante" qui inaugurait sa conception de la "liberté, de la justice et de la paix" par le grand coup de balai qui venait de jeter hors de leurs maisons et de leurs vergers près d'un million de représentants de la "nation palestinienne" et qui en avait profité pour faire main basse sur leurs biens, se gardait bien d'évoquer explicitement leur existence, mais invitait benoîtement les peuples voisins, non seulement à trouver ce brigandage normal, mais à coopérer avec les voleurs en vue d'établir avec eux des relations de "bon voisinage".
a La Nakba, expulsion des Palestiens. Remarquer qu'il n'y a que des femmes et des enfants dans ce groupe. Que sont devenus les hommes? (Réponse dans la note 4)
La suite du manifeste aurait pourtant dû alerter les esprits attentifs. En effet, la "Déclaration" précisait que les expressions liberté, justice et paix devaient être interprétées en référence aux écrits bibliques, c'est-à-dire que ces notions seraient telles que "prônées par les prophètes d'Israël". Voilà qui change tout. Ce contexte amené comme une évidence mineure constitue, en réalité, la clé du discours et en modifie totalement le sens. Ainsi, au détour d'une expression anodine il fait débarquer la véritable politique qui chemine dans les souterrains et que masque le bavardage idéologique. En effet, d'une manière indirecte et subtile, le scripteur énonce en sous-conversation les principes politiques fondateurs sur lesquels repose le sionisme, à savoir les textes bibliques. Voir : Israël et le syndrome de M. Perrichon
C'est pourquoi expulser ou tuer des Palestiniens n'est nullement, pour les occupants, un acte contraire au principe de liberté telle que "prônée par les prophètes", qui n'ont jamais parlé qu'au nom des fidèles de Jahvé; ni au principe de justice, puisqu'aucun prophète ne s'est élevé contre la conquête de la totalité de la surface d'une "terre promise" dont personne n'a jamais connu les frontières; ni à la paix, les incitations au meurtre des non-juifs sont si innombrables dans les textes bibliques que les immigrants qui colonisent la Palestine ont parfaitement compris qu'elles leur donnent non seulement le droit, mais le devoir d'exterminer tous les Palestiniens de "la terre sacrée". Un rabbin qui sévit dans une colonie près de la grande ville palestinienne d'Hébron - et qui n'est encore ni emprisonné, ni interné - vient d'ailleurs d'appeler à tuer les Arabes sans justification.
Description par Rabin de la conquête de Lydda, après l'achèvement du plan Dalet. " Nous réduirons la population arabe à une communauté de coupeurs de bois et de serveurs ". Uri Lubrani, conseiller spécial aux Affaires arabes de Ben Gourion, 1960, tiré de " The Arabs in Israel " par Sabri Jiryias.
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Comme le dira plus tard Avigdor Lieberman, "nous obéissons à une autre loi". 4 - L'envers du décor "démocratique" en carton peint Les ex-habitants de Deir-Yassin n'avaient pas eu le temps d'apprécier les émouvantes promesses de liberté, de justice et de paix à partir du fond du puits dans lequel l'armée de la "nation juive" opérant "pour le bien de tous" avait jeté leurs cadavres le 9 avril 1948, soit un mois et cinq jours avant la généreuse profession de foi de M. Ben Gourion.
La justice et la paix sionistes à Deir Yassin
Mais les nouveaux venus ne se sont pas contentés de chercher à vider les lieux en assassinant des hommes, des femmes et des enfants. Ils se sont acharnés sur les pierres, ils ont pulvérisé les maisons, ils ont ravagé les routes, ils ont massacré l'arbre, ils ont piétiné le brin d'herbe et exterminé le grillon qui stridulait ses accusations et ses lamentations, ils ont tué la vie, obéissant scrupuleusements aux injonctions que les scripteurs de leur texte théologique prêtaient à leur divinité in illo tempore. "Des villes de ces peuples que Jahvé, ton Dieu, te donne en héritage, tu ne laisseras rien vivre de ce qui a souffle de vie. Détruisez-les jusqu'au dernier… comme Jahvé, ton Dieu, vous l'a ordonné… " (Dt, 20,16) Deir Yassin avant l'attaque - et après le carnage
Lorsqu'il fut connu à l'étranger, ce crime, révélateur de l'état d'esprit d'une partie du mouvement sioniste, a profondément traumatisé de nombreux juifs américains. Albert Einstein, indigné et horrifié, a pris l'initiative de lancer une pétition contre la venue aux USA de Menahem Begin, responsable des commandos de l'Irgoun et du Lehi qui attaquèrent le village martyr. Dans un texte intitulé "Les dirigeants israéliens sont des fascistes" , il écrivait, le 2 décembre 1948 à l'éditeur du New-York Times : " Le 9 avril, d'après le New York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n'était pas un objectif militaire dans le combat, ils ont tué la plupart de ses habitants - 240 hommes, femmes et enfants - et ont maintenu quelques-uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem. " [5 , Voir en note l'intégralité de cette lettre, suivie de la liste des signataires de la pétition]
Der Yassin ne fut pas la seule victime de la terrible année 1948, environ cinq cents villages palestiniens furent détruits par les milices juives et par l’armée israélienne à partir de 1947, pour faire place nette à ce qui allait devenir l'Etat d'Israël. L'objectif des éradicateurs était clair: faire le vide par tous les moyens. Depuis cent dix ans - c'est-à-dire depuis la naissance officielle du mouvement sioniste - les colons aidés par les organes de l'Etat, ont tout essayé afin de vider la Palestine de ses habitants: la terreur, les assassinats de masse ou individuels, la purification ethnique à grande échelle ou subreptice, le dynamitage des maisons, l'effacement de villages entiers, l'empoisonnement en douce des sols, la destruction des puits, l'étranglement économique, les arrestations arbitraires, les incursions sauvages la nuit dans les villages, les persécutions administratives, la stérilisation des sols et des vergers, l'arrachage des oliviers, les privations de soins, etc. etc. Comme le disait un humoriste à la fin de chaque épisode d'un sketch au cours duquel un quidam essayait de tuer un volatile: "Et le canard était toujours vivant!" Les Palestiniens sont le canard increvable des sionistes.
Comme l'avait prévu le rédacteur du Deutéronome au VIIe siècle avant notre ère, les immigrants sionistes du XXè siècle ont , à l'instar des envahisseurs des temps bibliques, trouvé sur place des maisons aménagées, des terres entretenues avec amour depuis la nuit des temps, des jardins proprets, de riches troupeaux, des milliers de vergers soigneusement travaillés, des entreprises, des commerces, des échoppes bien garnies et tutti quanti. Et pourtant, clamaient urbi et orbi les nouveaux venus, "un peuple sans terre" était venu peupler "une terre sans peuple"! Quelle chance, tout était fin prêt pour un accueil confortable! Il ne restait plus qu'à faire admettre au reste du monde que rien n'égalait la sollicitude infinie de Jahvé qui, d'une pichenette de son pouce et de son index augustes, aurait ainsi préparé avec amour la venue de son peuple bien-aimé sur la petite portion du globe terrestre qu'il lui avait réservée? ...Seule une chutzpah effrontée autorisait les dirigeants du nouvel Etat, ainsi que la cohorte de leurs sympathisants et sayanims dans le monde entier, à marteler une fable de cette taille. Voir : Le sionisme, une chutzpah cosmique
Dans son ouvrage 1949, The first Israelis, le journaliste et historien Tom Segev, raconte, à partir de document officiels déclassifiés, comment , dans les mois qui ont précédé et suivi la déclaration d'indépendance, le pillage et le vol des biens et des propriétés palestiniens étaient devenus universels et furent quasiment érigés en sport national: l'armée, la police, les fonctionnaires, les particuliers, tout le monde volait et pillait tout ce qu'il possible d'emporter des maisons dites "abandonnées" parce que les propriétaires avaient momentanément fui la terreur suscitée par les massacres, ou que l'armée les avait expulsés manu militari dans une des plus gigantesques opérations de purification ethnique qui ait jamais existé. De la petite ville de Lydda (voir ci-dessus), l'armée a réussi à remplir 1800 semi-remorques de biens de toutes natures. Colons pilleurs de biens palestiniens Le pillage avait atteint de telles proportions et était devenu si universel que le Premier Ministre, David Ben Gourion, émergeant des vapeurs de son mirage prophétique et découvrant la réalité de la nature humaine, s'en était ému officiellement lors d'une réunion du Cabinet. Tom Seguev rapporte qu'il aurait prononcé à cette occasion ces paroles ailées: "The only thing that surprised me, and surprised me bitterly, was the discovery of such moral failings among us, which I had never suspected. I mean the mass robbery in which all parts of the population participated." (La seule chose qui m'ait surpris , et amèrement surpris, fut la découverte chez les nôtres de vices que je n'aurais jamais soupçonnés. Je veux dire un pillage de masse auquel l'ensemble de la population s'est livrée. " Cette réaction de Ben Gourion aurait presque quelque chose de touchant si l'on ne connaissait pas les funestes conséquences d'un optimisme qui repose sur une idéalisation d'un groupe humain qu'une élection divine était censée avoir rendu plus vertueux que tous les autres peuples de la terre. Dans sa candeur messianique, M. Ben Gourion n'avait apparemment pas prévu qu'une masse d'immigrants comptant d'innombrables loqueteux attirés par l'espoir d'un "effet d'aubaine" et débarquant avec quelques sacs ou valises pour tous biens, allait se ruer, comme une invasion de sauterelles, sur tout ce qu'elle pourrait grapiller, en premier lieu, évidemment, sur certains biens de première nécessité, comme des lits et des matelas, alors que tout était offert à sa convoitise et que personne n'était plus là pour défendre sa propriété. D'ailleurs, depuis soixante ans, les rapines se poursuivent à bas bruit et ce qui n'est pas volé est détruit ou sali de manière à être rendu inutilisable, comme ce fut le cas lorsque l'armée détruisit Jénine ou Gaza, sans compter les incursions permanentes de colons protégés par l'armée dans les villages palestiniens. Dans tous les Etats du monde, dès que la police et la justice sont aux abonnés absents le pillage devient universel. L'originalité du pillage à grande échelle en Palestine est qu'il fut précisément, et en tout premier lieu, le fait de ceux qui étaient censés assurer le respect de la loi - l'armée et de la police, premiers arrivés sur les lieux et donc excellents connaisseurs des bons plans. Les officiers et les gradés du rang le plus élevé au plus modeste, se réservaient les pillages les plus juteux et ont, de ce fait, amassé dès l'origine une coquette fortune. L'étonnant étonnement de M. Ben Gourion et son illusion sur la moralité et les vertus exceptionnelles du peuple juif, révèlent l'immense fossé mental qui sépare l'idéologue politique et religieux de sa connaissance de la véritable nature des hommes qu'il est censé diriger. Une fois de plus, on voit à quel point les hommes politiques sont ignorants et à quel point cette ignorance, jamais corrigée depuis lors et dans laquelle le grand général chinois Sun Tzu voyait la cause de tous les échecs, conduit la politique de l'Israël actuel droit dans le mur. Faut-il imaginer, à partir de l'expression de son "amère déception" que, s'il avait su qu'une fois sur place "l'ensemble de la population" juive se serait comportée comme une bande de pillards, David aurait continué de s'appeler Grün et serait sagement demeuré aux côtés de son père dans son village de Pologne? Dépouilleurs d'une maison palestinienne en pleine action
5 - La maladie psychique du judéo-sionisme contemporain Les illusions du dirigeant sioniste sur les vertus supposées de ses co-religionnaires sont d'autant moins exceptionnelles qu'elles se rattachent directement au mythe d'un "peuple élu" unique et sacré. Le "nouveau Josué" a fini par ouvrir les yeux sur la nature humaine et par découvrir que les juifs sont banalement et tristement semblables à tous les goims de la terre qu'ils méprisent pourtant cordialement: en Irak, en Côte d'Ivoire, en Israël ou ailleurs, lorsque tout est permis, le pire devient non seulement possible, mais certain, le pillage aussi bien que les assassinats. Ainsi, les très nombreuses organisations terroristes sionistes qui ont sévi avant la déclaration d'indépendance, et la supposée "vertueuse" Tsahal depuis lors, ont montré de quoi était capable le "peuple élu" face à des civils désarmés lors de ses incursions musclées et dévastatrices en Cisjordanie occupée. [6] C'est pourquoi les lois destinées à protéger les civils sont bafouées et ridiculisées dans un régime fondé sur une conquête messianico-coloniale arrogante qui reproduit la loi de la jungle à l'égard du peuple autochtone jugé "inférieur" et méprisé. M. Ben Gourion et ses semblables auraient dû, pour leur plus grand profit politique, lire attentivement les épîtres d'un ancien co-religionnaire, terrassé par une "illumination" morale et spirituelle alors qu'il se rendait de Jérusalem à Damas. "Nous étions , nous aussi, insensés, indociles, égarés, asservis à des convoitises, vivant dans la méchanceté et l'envie, odieux, nous haïssant les uns les autres." (Epître de Saül devenu Paul, à Tite, 3,3) . Et encore: les hommes " … remplis qu'ils sont de toute espèce d'injustice, de perversité, de cupidité, de méchanceté ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de perfidie; rapporteurs, calomniateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, indociles aux parents, sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié. " (Epître de Paul aux Romains, 1-28-31) (trad.Osty) A partir de cette connaissance-là de l'homme, on peut commencer à penser la politique. Or, c'est le contraire qui s'est produit. Tout ce qui comptait d'hommes d'influence et de pouvoir dans la diaspora, puis sur le territoire palestinien dans la partie devenue "Israël", a rivalisé d'ingéniosité et de force de conviction afin d'introduire dans les cervelles, à grands coups de slogans, de discours et de sermons rabbiniques enflammés, l'idée de la supériorité intrinsèque des juifs et de la nécessité de préserver leur sainteté et leur pureté physique de la pollution de peuples inférieurs. Ainsi, un homme universellement considéré comme un grand intellectuel juif contemporain, d'abord français, puis Israélien et officiellement honoré dans ses deux patries successives, André Néher, a fait reposer une grande partie de ses écrits sur cette illusion. Il jouissait en France d'un immense prestige et d'une réputation de grand spirituel pour avoir fondé aux côtés de ses co-religionnaires Emmanuel Levinas et Léon Ashkenazi ce qui fut appelé "l'école de pensée juive de Paris", avant d'émigrer en Israël, ce qu'il fit à la suite du jugement du Général de Gaulle sur le "peuple dominateur et sûr de lui" - cette réaction prouve pour le moins que, pour un mystique, il avait l'épiderme sensible, un cerveau pratique réactif et un flair politique particulièrement aiguisé. Ecoutons-le chanter, dans un texte représentatif de son oeuvre et sur le ton et le rythme d'un prophète biblique, la supériorité sacrée de sa nouvelle patrie, la supériorité de ses habitants et la supériorité de sa religion.
"Tous les espaces sont sacrés. Mais l'espace de la Terre d'Israël est investi d'une sainteté supplémentaire: et dans cette Terre d'Israël, la Ville de Jérusalem est investie encore d'unsupplément de sainteté et dans cette Ville de Jérusalem, le Temple, d'un supplément encore: enfin, dans ce Temple, d'un supplément de sacré encore, l'espace du Saint-des-Saints. "Tous les hommes sont sacrés. Mais les hommes du peuple d'Israël sont investis d'une sainteté supplémentaire; et dans ce peuple d'Israël, les Lévites sont investis encore d'unsupplément de sainteté ; et parmi les Lévites, les Cohanim d'un supplément encore: enfin, parmi les Cohanim, d'un supplément de sacre encore le Cohen Gadol, le Prêtre Suprême. (…) "Et, une fois par an (...) le Grand Prêtre pénétrait dans le Saint-des-Saints du Temple (…) et lorsque la Nature flamboie de tous ses feux séduisants, l'homme juif, refusant de la voir, n'adore que le seul Créateur. (André Néher, Jérusalem, vécu juif et message) |
Ce poème qui, par son vocabulaire et son rythme incantatoire, se présente comme une déclamation mystique, énonce, en réalité et en sous-conversation, le manifeste politique du sionisme. En effet, sous couvert de "spiritualité", le rabbin franco-israélien énumère soigneusement les supériorités dont jouissent, à ses yeux et à ceux de ses concitoyens, la terre, la population et la religion juives. Si les mots ont un sens, à partir du moment où les juifs bénéficient de vertus et de qualités "supplémentaires", les autres peuples, les autres patries, les autres terres, les autres façons "d'adorer le Créateur" sont, par la force des choses et par nature, relégués à un rang inférieur. Il ne saute pas aux yeux, c'est le moins qu'on puisse dire, que les "hommes du peuple d'Israël" actuellement aux commandes de leur Etat, seraient "investis d'une sainteté supplémentaire" ! | | | | | Gabi Askenazi | Martin Van Crevel | Tzippi Livni | Ehud Barak | Ehud Barak |
Où se cache la "sainteté supplémentaire" de Gabi Ashkenazi, le chef d'état-major qui commanda l'assaut "héroïque" des commandos lourdement armés contre les pacifistes de la première Flottille de la Liberté et l'assassinat de neuf d'entre eux? Même avec une loupe on n'en dénicherait pas le moindre atome chez Martin Van-Crevel, l'homme qui prône un nettoyage ethnique intégral des Palestiniens et menace d'employer l'arme atomique contre L'l'Europe si elle s'y oppose. Quant à Tsippi Livni, la végétarienne, protectrice des animaux, spécialiste en terrorisme d'Etat, l'ancienne membre du Mossad dans une unité chargée de l'assassinat des "ennemis d'Israël", l'égérie du massacre des civils de Gaza lors de l'opération Plomb durci, elle ferait peur même à Lucifer. Passons à Ehud Barak, l'homme au visage si poupin qu'il se déguisait en femme pour commettre ses assassinats. Il peut, en autres, afficher à son tableau de chasse l'assassinat de la courageuse jeune résistante palestinienne, Dalal Moughrabi, dont il se plut à martyriser la dépouille mortelle qu'il roua de coups de pieds et traîna par les cheveux. Il participa à tous les bains de sang ordonnés par l'Etat d'Israël : en tant que général lors de l'invasion du Liban en 1982 ou en tant que ministre de la défense du gouvernement Olmert lors de l'opération "Plomb durci" contre le camp de concentration de Gaza. Venons-en à Avigdor liberman, la star montante d'Israël, la quintessence du détenteur de la fameuse "sainteté supplémentaire", à côté duquel les racistes européens font figure de gentils enfants de chœur. Son credo politique est contenu tout entier en une seule phrase : "Notre objectif, c'est un Etat d'Israël ET juif, pas un Etat de tous ses citoyens ou d'autres contes de grands-mères." Quant au rabbin André Néher, nul doute qu'il était, dans l'intimité, un homme charmant et cultivé. Mais les labyrinthes du psychisme humain sont si mystérieux et insondables que même un mysticisme qui semble planer dans la stratosphère devient le véhicule inconscient de la propagation des mythes politiques les plus élémentaires et les plus grossiers, donc l'expression politique d'un suprématisme juif qui conduit inexorablement, lorsqu'il débarque dans la réalité quotidienne et tombe entre les mains de la fine équipe présentée ci-dessus et actuellement au pouvoir, à une politique brutale de ségrégation désormais ouvertement revendiquée et mise en pratique. Le rabbin Néher était-il aveugle, sourd et impotent? N'aurait-il jamais quitté sa chambre et le piano de sa gracieuse épouse pour remarquer, durant tout son séjour dans sa nouvelle patrie, la manière dont ses co-religionnaires traitent la population non juive, et notamment les Palestiniens? On retrouve encore et toujours la parabole géniale de l'évangéliste (Luc 10,25-37), celle du "bon Samaritain", qui révèle que l'homme véritablement pieux, réellement habité par une "sainteté supplémentaire", est celui qui porte secours à un "frère humain" blessé - comme disait notre François Villon - et non le pharisien qui, le nez dans son bréviaire passe son chemin ou disserte doctement sur une "sainteté supplémentaire" qu'il s'applique en douce et orgueilleusement à lui-même.
La "sainteté supplémentaire" du rabbin André Néher et de sa femme
Qu'est-ce que la "sainteté supplémentaire du peuple d'Israël" sinon un mode d'expression plus élégant, plus raffiné et surtout plus digestible par le reste du monde que celui, vulgaire, de MM. Netanyahou et Lieberman, d'affirmer un suprématisme ethnique et religieux, donc politique, qui justifierait les pires discriminations? On voit par l'exemple du rabbin Néher, que des esprits considérés comme des "spirituels" soutiennent, en réalité, le même exceptionnalisme suprématiste juif. Qu'est-ce qui donne le droit à tous les rabbins Neher d'Israël et d'ailleurs, d'afficher l'arrogante prétention de se juger investis d'une "sainteté supplémentaire" à celles des grands esprits de toutes les civilisations du monde, dont les écrits et les exemples ont enrichi le patrimoine intellectuel et moral de l'humanité, ou à celle des spirituels d'autres religions? Réponse: Rien. Rien, sinon la chutzpah cosmique exprimée par le mythe biblique de constituer un "peuple élu", un "peuple saint", un peuple qui s'imagine qu'il aurait des relations privilégiées avec "le Créateur". Voir : Le sionisme, une chutzpah cosmique
6 - Briser le miroir des mythes C'est pourquoi la déconstruction des mythes bibliques et de celui, annexe et récent, d'un exil imposé qui justifierait un "retour", sur lesquels repose la pointe de la pyramide sioniste, devient une entreprise urgente de salubrité planétaire, puisque des esprits malades et délirants de cette communauté, barbotant dans une idéologie qui les sépare des sous-hommes que sont à leurs yeux les autres humains, menacent ouvertement d'utiliser l'arme de destruction massive atomique, illégalement construite en cachette, contre des Etats voisins jugés hostiles et même contre des alliés s'ils ne se montrent pas suffisamment coopératifs envers leurs rapines. Voir II - L'invention des notions de "peuple élu" et de "terre promise" #1
Atteints du même autisme contagieux instillé dans les cerveaux dès la petite enfance, des centaines de milliers d'Israéliens et de co-religionnaires de la diaspora, en dialogue avec leur "seul Créateur", c'est-à-dire avec l'image au miroir de leur "sublime judéité" nimbée de ses "suppléments", passent leur chemin, le nez dans leur Thora, pendant que les habitants originels de la terre qu'ils ont investie par les armes, souffrent et agonisent sous leurs couteaux et leurs missiles.
Manifestations de la "sainteté supplémentaire" de l'homme juif à Gaza en décembre 2008
On voit à quel point les fameux suppléments que décrit le rabbin Néher mettent en lumière, sous une poétique vaporeuse, les symptômes d'une pathologie nationale qui se plaît à séparer "l'homme juif" du reste de l'humanité. On comprend mieux, dès lors, la haine que la révolution christique humaniste et celle d'un islam charitable et universaliste inspirent aujourd'hui encore aux rabbins talmudistes et à leurs fidèles. *
« Ô tyran oppresseur... Ami de la nuit, ennemi de la vie... Tu t'es moqué d'un peuple impuissant Alors que ta main est maculée de son sang. (...) Regarde là-bas, là où tu as moissonné les fleurs de l'espoir Un torrent de sang va t'emporter Et l'orage brûlant te dévorer. Aboul Kacem Chabbi , Aux tyrans du monde [7] |
[1] Ex Diplomates Allemands : Le soutien inconditionnel permanent de l’Allemagne à Israël doit cesser http://www.planetenonviolence.org/Ex-Diplomates-Allemands-Le-Soutien-Inconditionnel-Permanent-De-L-Allemagne-A-Israel-Doit-Cesser_a2073.html?print=1 [2] Rana Baker, Mon journal de prison http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10497 Comment la démocratie israélienne tue les prisonniers palestiniens http://w41k.info/5227 2 [3] Voir : Ali Abunimah - Al Jazeera, Reconnaître la Palestine ? 18 avril 2011 http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10475 [4] Que sont devenus les hommes? Réponse: un témoignage : "Both of my parents are Bassawis (come from Bassa) and this story is only one of dozens that I have heard from my grandparents who have survived the Hagganah cleansing. My maternal grandmother was a teenager at the time when Israeli troops entered Bassa and ordered all the young men to be lined up and executed in front of one of the churches. My grandmother watched as two of her brothers, one 21, the other 22 and recently married, were executed by the Hagganah. She was then ordered to bury them and leave the village. She mounted a camel and left for Lebanon where she later joined her father." (Nizar El Hanna) http://www.palestineremembered.com/Acre/al-Bassa/Story103.html [5] Note : Lettre d'Albert Einstein
Lettre d'Albert Einstein: Les dirigeants israéliens sont des fascistes . A l'éditeur du New-York Times, New York, 2 décembre 1948
"Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l'État nouvellement créé d'Israël, l'apparition du "Parti de la Liberté" (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis nazis et fascistes. Il a été formé par les membres et partisans de l'ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d'extrême-droite et nationaliste en Palestine. "La visite actuelle de Menahem Begin, le chef de ce parti, aux États-Unis est évidemment calculée pour donner l'impression d'un soutien américain à son parti lors des prochaines élections israéliennes, et pour cimenter les liens politiques avec les éléments sionistes conservateurs aux États-Unis. Plusieurs Américains de réputation nationale ont prêté leurs noms pour accueillir sa visite. Il est inconcevable que ceux qui s'opposent au fascisme dans le monde entier, si correctement informés quant au passé et aux perspectives politiques de M. Begin, puissent ajouter leurs noms et soutenir le mouvement qu'il représente. "Avant que des dommages irréparables ne soient faits par des contributions financières, des manifestations publiques en soutien à Begin et avant de donner l'impression en Palestine qu'une grande partie de l'Amérique soutient des éléments fascistes en Israël, le public américain doit être informé sur le passé et les objectifs de M. Begin et de son mouvement. Les déclarations publiques du parti de Begin ne montrent rien quant à leur caractère réel. Aujourd'hui ils parlent de liberté, de démocratie et d'anti-impérialisme, alors que jusqu'à récemment ils ont prêché ouvertement la doctrine de l'État fasciste. C'est dans ses actions que le parti terroriste trahit son véritable caractère. De ses actions passées, nous pouvons juger ce qu'il pourrait faire à l'avenir. "Attaque d'un village arabe : Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassin. Ce village, à l'écart des routes principales et entouré par des terres juives, n'avait pas pris part à la guerre et avait même combattu des bandes arabes qui voulaient utiliser comme base le village. Le 9 avril, d'après le New York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n'était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants - 240 hommes, femmes et enfants - et ont maintenu quelques-uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem. [ Imitation des défilés de "triomphe" des empereurs romains. N.de l'A] "La majeure partie de la communauté juive a été horrifiée par cet acte,et l'Agence Juive a envoyé un télégramme d'excuses au Roi Abdullah de Trans-Jordanie. Mais les terroristes, loin d'avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre, l'ont largement annoncé et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin. "L'incident de Deir Yassin illustre le caractère et les actions du Parti de la Liberté. Au sein de la communauté juive, ils ont prêché un mélange d'ultra-nationalisme, de mysticisme religieux et de supériorité raciale. Comme d'autres partis fascistes, ils ont été utilisés pour casser les grèves et ont eux-mêmes encouragé la destruction des syndicats libres. Dans leur Convention, ils ont proposé les syndicats de corporation sur le modèle fasciste italien. Lors des dernières années de violences sporadiques anti-Britanniques, l'IZL et le groupe Stern ont inauguré le règne de la terreur parmi la communauté juive de Palestine. "Des professeurs ont été battus pour s'être exprimés contre eux, des adultes ont été abattus pour ne pas avoir laissé leurs enfants les rejoindre. Par des méthodes de gangsters, des tabassages, des bris de fenêtres et des vols largement répandus, les terroristes ont intimidé la population et ont exigé un lourd tribut. Les hommes du Parti de la Liberté n'ont pas pris part aux accomplissements constructifs en Palestine. Ils n'ont repris aucune terre, n'ont construit aucune colonie et ont seulement amoindri l'activité de la Défense juive. Leurs efforts dans l'immigration, très divulgués, étaient minutieux et consacrés principalement à faire venir des compatriotes fascistes. Contradictions : "Les contradictions entre les affirmations "en or" faites actuellement par Begin et son Parti et les rapports de leur performance passée en Palestine donnent l'impression d'un parti politique peu ordinaire. C'est la marque indubitable d'un parti fasciste pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes ainsi que les Britanniques) et les fausses déclarations sont des moyens, et dont un "État Chef" est l'objectif. "À la lumière des observations précédentes, il est impératif que la vérité au sujet de M. Begin et de son mouvement soit connue dans ce pays. Il est encore plus tragique que la haute direction du Sionisme américain ait refusé de faire campagne contre les efforts de Begin, ou même d'exposer à ses propres éléments les dangers pour Israël que représente le soutien à Begin. Les soussignés prennent donc ces moyens pour présenter publiquement quelques faits frappants au sujet de Begin et de son parti et pour recommander à tous ceux qui sont concernés de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme." Albert Einstein Ont signé: ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, ABRAHAM BRICK, RABBI JESSURUN CARDOZO, ALBERT EINSTEIN, HERMAN EISEN, M.D., HAYIM FINEMAN, M. GALLEN, M.D., H.H. HARRIS, ZELIG S. HARRIS, SIDNEY HOOK, FRED KARUSH, BRURIA KAUFMAN, IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAJSEL, SEYMOUR MELMAN, MYER D. MENDELSON, M.D., HARRY M. ORLINSKY, SAMUEL PITLICK, FRITZ ROHRLICH, LOUIS P. ROCKER, RUTH SAGER, ITZHAK SANKOWSKY, I.J. SHOENBERG, SAMUEL SHUMAN, M. ZNGER, IRMA WOLPE, STEFAN WOLPE. | [6] Un exemple parmi les 126 000 entrées dans Google pour "aveux de soldats israéliens": Israel shaken by troops' tales of brutality against Palestinians, Israël secouée par les récits des troupes de brutalité commis contre les Palestiniens http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en|fr&u=http://www.guardian.co.uk/world/2007/oct/21/israel [7] Voir Chahid Slimani, Le printemps arabe : la rivière de Katioucha et la lumière de l’Agora et de la Choura … http://chahidslimani.over-blog.com/article-le-printemps-arabe-la-riviere-de-katioucha-et-la-lumiere-de-l-agora-et-de-la-choura-70763649.html Note:Plusieurs des photos qui illustrent ce texte figurent dans le site (en anglais) Palestine-Remembered, véritable encyclopédie sur le drame palestinien. (http://www.palestineremembered.com)
Bibliographie
Professor Abdel-Wahab Elmessiri:
The function of outsiders : http://weekly.ahram.org.eg/1999/435/op2.htm The kindness of strangers: http://weekly.ahram.org.eg/1999/436/op2.htm A chosen community, an exceptional burden : http://weekly.ahram.org.eg/1999/437/op5.htm A people like any other : http://weekly.ahram.org.eg/1999/438/op5.htm Learning about Zionism: http://weekly.ahram.org.eg/2000/476/eg6.htm Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008 Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002 Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard 2006 Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy 1887 Douglas Reed , La Controverse de Sion Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard 2008, coll. Champs Flammarion 2010 Tom Segev, 1949, The First Israelis Avraham Burg, Vaincre Hitler : Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste , Fayard 2008 Israël Shahak, Le Racisme de l'Etat d'Israël , Guy Authier, 1975
Karl Marx, Sur la question juive SUN TZU, L'art de la guerre Jacques Attali: Les Juifs, le monde et l'argent, Histoire économique du peuple juif. Fayard, 2002 3 mai 2011 |