La Suisse est-elle à laveille d’une révolution ?
Sam Gerrans est un journaliste britannique, un traducteur, un conseiller et un militant. Il a également une expérience professionnelle dans les médias, les communications stratégiques et la technologie. Sa motivation le pousse à révéler les vérités ultimes et à se focaliser sur les véritables approches de la divulgation et de la réalité politique. Il est le fondateur de Quranite.com – où le Coran est étudié sur la base de la raison plutôt que de la tradition – et propose une formation en langue individuelle et du conseil en ligne sur SkypeTalking.com.
Publié le 27 décembre 2015
Francs suisses dans une caisse enregistreuse © Thomas Hode / Reuters
Lorsque l’Islande a mis en prison ses banquiers (après 2008), quelque chose a changé. L’impensable s’était produit : les véritables criminels ont dû répondre pour les conséquences de leurs actes. A présent la Suisse menace également de sortir de la réserve des banquiers pour la création monétaire sans garantie. Mais cela se produira-t-il ?
Josiah Stamp a dit jadis : « Si vous voulez continuer à être des esclaves des banques et payer le coût de votre propre esclavage, alors laissez les banquiers continuer à créer la monnaie et à contrôler le crédit. »
Stamp savait ce dont il parlait. Parmi ses réussites, il avait été nommé directeur de la
Banque d’Angleterre en 1928.
Tous les pays soi-disant modernes et civilisés sont soumis à ce même mécanisme que Stamp a décrit. Très peu de pays ont réussi à concevoir des sociétés développées économiquement sans passer par là, à part, la Libye, l’Irak et la Syrie.
Tous ces pays ont quelque chose d’autre en commun. Qu’est-ce que cela pourrait être ?
Cependant, d’autres pays sont potentiellement la cible de génocides non provoqués par des services américains, et ceux-là commencent à s’éveiller à la tyrannie en col blanc.
La Suisse, par exemple, qu’on associe difficilement au fanatisme exacerbé, la Suisse s’apprête à voter pour empêcher les banques de créer de la monnaie.
La Suisse va organiser un référendum sur l’interdiction aux banques de créer de la monnaie.
Les Anglais jouent au football, boivent de la bière et se bagarrent tous les soirs dans les centres-villes. Les Français eux, font la moue avec fierté et rendent les choses simples plus longues et coûteuses. Les Suisses offrent à l’argent un havre de paix sûr où rien ne risque d’arriver, afin que cela puisse être transmis à la génération suivante de gens riches – de préférence d’un montant supérieur au précédent – par les riches actuels.
Donc l’argent est au centre des activités de la Suisse.
La Suisse est également le siège de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) - ce qui semble fascinant comme pour une comptabilité à double entrée – mais constitue en réalité une pieuvre au centre de toute la toile financière.
Dans un article intitulé : « La Suisse va voter sur l’interdiction pour les banques commerciales de créer de la monnaie », le Telegraph écrit : « La Suisse va tenir un référendum pour décider d’interdire aux banques commerciales de créer de la monnaie. Le gouvernement fédéral suisse a confirmé jeudi qu’il organiserait un référendum, après que plus de 110 000 personnes aient signé une pétition pour que la banque centrale ait l’exclusivité de l’émission de monnaie au sein du système financier. La campagne – menée par le mouvement pour une monnaie suisse souveraine et connu sous le nom d’initiative Vollgeld – est prévue pour limiter la spéculation financière en exigeant que les banques privées détiennent 100 pourcent de réserves en contrepartie de leurs dépôts. »
Cela semble a priori incroyablement ennuyeux, n’est-ce pas ? Mais l’idée sous-jacente est de nature révolutionnaire.
L’article continue en disant : « Les banques ne pourront plus créer de l’argent pour leur compte propre, elles ne pourront plus prêter que l’argent provenant des déposants ou d’autres banques, a affirmé le groupe de campagne. »
Je vais répéter cette partie de la phrase : elles ne pourront plus prêter que l’argent provenant des épargnants ou d’autres banques.
C’est probablement ce que vous pensez que font les banques : prêter de l’argent qu’elles reçoivent de la part des épargnants ou d’autres banques.
Mais non ! Elles travaillent surtout à créer de l’argent (bien que par des moyens détournés) ; autrement dit, elles travaillent à créer par des tours de passe-passe (la réserve fractionnaireNdt) ce que nous passons des vies entières à gagner durement – de l’argent. Elles le font par le moyen de la création d’un élément imaginaire appelée dette. Nous en arrivons alors à rembourser ces notions fictives, et avec des intérêts.
Il s’agit là non seulement d’une escroquerie avérée et par nature, le fait du prince par rapport au pauvre imbécile qui a signé l’accord de crédit, mais cela déprécie également la valeur de chaque unité monétaire dans laquelle la transaction est libellée.
Exprimé en langage d’affaires, cela équivaut à imprimer davantage d’actions.
Chaque fois que le conseil d’administration d’une société prend cette décision, la valeur des actions existantes est diluée à moins qu’il y ait une augmentation équivalente de la valeur de la société, ce qui, dans le cas de la dette bancaire – qui est de nature usuraire et également le fait du prince – n’existe pas.
L’article poursuit : « La BNS (Banque Nationale Suisse) a été fondée en 1891, et dotée du pouvoir exclusif de battre monnaie et d’émettre des billets de banque suisses.
Cependant, plus de 90% de l’argent en circulation en Suisse existe maintenant sous forme de liquidités « électroniques » (quasi monnaie) créées par des banques privées, plutôt que par la banque centrale.
‘En raison de l’émergence des transactions de paiement électroniques, les banques commerciales ont retrouvé l’occasion de créer leur propre argent’, affirme la campagne pour la Monnaie souveraine Suisse.
‘De ce fait, la décision prise par le peuple en 1891 est devenue caduque’ ».
Logo de la Banque Nationale Suisse (en allemand Schweizerische Nationalbank) sur le site de construction du bâtiment de la BNS sur le square fédéral près du Parlement suisse à Berne. September 16, 2015. © Ruben Sprich / Reuters
C’est exact ; si nous avions accès aux mêmes terminaux bancaires que les banques, nous pourrions faire apparaître ou disparaître à volonté tout ce bataclan imaginaire qu’on nous a appris à considérer comme important – l’argent – en toutes quantités désirées.
C’est comme cela que cela fonctionne : lorsqu’ils impriment un tas de papiers, il y a un boum. Lorsqu’ils en impriment de trop, il y a de l’inflation (en fait, l’émission excessive de monnaie génère de l’inflation). Lorsqu’ils cessent d’en imprimer ou simplement en empêchent l’émission il y a une crise (une dépression).
Aussi longtemps que les gens se prêtent à cet esclavage et laissent les banquiers leur donner des morceaux de papier ou des octets sur un écran d’ordinateur en échange de leur sang, de leur sueur et de leurs larmes, tout va bien.
Mais si une nation commence à s’éveiller à cette escroquerie et commence à rejeter le système, elle subit aussitôt une révolte locale, une invasion culturelle d’origine ethnique ou bien se fait renvoyer à l’Age de Pierre à coups de bombes.
Voilà. Vous comprenez maintenant comment fonctionne l’économie.
Nous sommes conditionnés depuis la naissance à penser que nous avons besoin des banques et de leurs fictions en papier parce que les mêmes personnes qui possèdent les banques sont aussi celles qui dirigent nos systèmes d’éducation centralisés et qui possèdent les médias et l’industrie du spectacle.
Mais nous n’en avons pas besoin. Tout peut être utilisé comme moyen d’échange. La Grande-Bretagne est devenue une puissance mondiale grâce à une économie dont les taxes prélevées, étaient payées par le moyen de bâtons de comptage en bois.
Au niveau macroéconomique, la devise américaine est essentiellement dénuée de valeur ; une fois que le pétrole s’échangera principalement dans des devises différentes que le dollar, l’économie américaine s’effondrera, étant donné qu’il n’y aura plus aucune raison pour le reste du monde d’acheter leurs dollars.
Au niveau microéconomique sur le fond, une transition est en cours à mesure que davantage de personnes comprennent que de vrais amis disposant d’un véritable jardin potager sont plus précieux qu’une valise d’argent fictif ou qu’un travail que vous détestez et que vous pouvez perdre à tout moment. Le barter (troc) fleurit actuellement en Grèce – un pays aspiré dans les oubliettes de la dette financière par les financiers de Goldman Sachs.
Maintenant, revenons-en au référendum prévu en Suisse.
Je suis sceptique sur le fait que ce canard va pouvoir prendre son envol sans se faire descendre. La démocratie dont les Suisses se prévalent est une fiction séduisante, mais je suis sûr qu’il ne sera jamais permis qu’elle interfère avec les affaires.
Et si nous lisons attentivement l’article, il affirme que la banque centrale devrait être seule en droit de créer de la monnaie. Cela laisserait la création de monnaie essentiellement aux mêmes que celles qui contrôlent la Réserve Fédérale américaine ou la Banque d’Angleterre, plutôt que de leur laisser le soin de sous-traiter le mécanisme. Mais cela montre du moins que les gens commencent à s’éveiller aux véritables lieux de pouvoir.
Au cas improbable où en Suisse un mouvement issu de la base fasse son chemin et que la législation proposée soit mise en œuvre, et se transforme ensuite en quelque chose qui constituerait une menace pour l’élite bancaire ; nous ne devrions pas être surpris si l’on découvre aussitôt après que la Suisse abrite des armes de destruction massive, ou qu’elle a planifié le 11 septembre, ou qu’elle finance l’Etat Islamique.
Oui, il faut que nous soyons armés de courage pour nous (in)former et pour que les médias occidentaux qui font l’unanimité nous révèlent les convergences entre la production de montres de luxe, des trottoirs si propres que vous pourriez manger par terre, et le mal que représente la haine irrationnelle de la liberté – dont les racines sont enfouies dans une culture qui soutient tacitement le djihad contre tous les non-consommateurs de plats gastronomiques.
La liberté, il faut l’aimer !
Sam Gerrans
Les déclarations, points de vue et opinions exprimés dans ces colonnes n’engagent que leur auteur et ne représentent pas nécessairement ceux de RT
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